A l’arrêt pendant le confinement, les sociétés de déménagement monégasques ont repris leur activité au début du mois. Si pour certaines l’emploi du temps est désormais chargé, pour d’autres, le calme règne. Mais surtout, ces métiers physiques qui doivent s’adapter aux consignes sanitaires, se retrouvent doublement impactés. Le port du masque et la distanciation sociale deviennent une véritable épreuve.
Quelles mesures les déménageurs ont-ils prises pour assurer la sécurité sanitaire à la fois de leurs employés mais aussi de leurs clients ? Port du masque, gel hydro alcoolique et distanciation sociale sont devenus la norme pour tous, mais ces mesures restent complexes dans le cadre de l’exercice de certaines professions. Avec autant de remue-ménages prévus, et alors que les beaux jours sont de retour, pas évident de rajouter des contraintes à un métier difficile. Nicolas Peretti, responsable de la Société Monégasque de Transport (SMT) reconnaît : « C’est pénible et désagréable pour notre métier qui est déjà très physique », reconnaît-il. Outre le port du masque c’est surtout la distanciation sociale qui s’avère complexe dans les faits. « Il existe des impératifs inhérents à notre profession. Pour porter un meuble de 100kg, il faut automatiquement être deux et c’est compliqué d’être à moins d’un mètre de distance. » Il nuance toutefois : « Honnêtement, les employés ont bien compris et nous souhaitons respecter les règles. » La répercussion se reflète dès lors sur les délais de déménagement, ce qui reste généralement bien compris par les clients au vu des circonstances exceptionnelles.
Règles internes et limitation des contacts
Un discours plutôt bien compris au sein des équipes de la société Monaco Déménagement qui indique également « ne connaître aucun problème, les employés comprenant et respectant les consignes ». L’entreprise, qui tourne avec cinq équipes composées de quatre à cinq personnes, est d’ailleurs allée plus loin dans sa démarche. Possédant un système de restauration au sein de son entrepôt, elle en a désormais réglementé l’accès. « Nous avons mis en place nos propres règles en interne. Il a été demandé à nos employés de ne plus déjeuner à l’entrepôt pendant la pause. En réalité, une seule équipe est habilitée à s’y rendre. Pour les autres, nous prenons en charge leurs frais de restauration », explique-t-on du côté de l’entreprise. Arrêtée pendant 45 jours, elle explique aussi avoir accumulé beaucoup de retard. « Nous avons dû reprendre là où nous nous étions arrêtés, c’est-à-dire à partir du 17 mars. Nos clients nous sollicitent principalement pour du déménagement, que ce soit des particuliers ou des entreprises. » Le planning s’annonce donc chargé.
Une reprise d’activité intense
Un son de cloche similaire, du côté de la SMT. Nicolas Peretti témoigne : « Nous avons une très bonne reprise, avec énormément de sollicitations de la part de nos clients. La cadence actuelle est soutenue et nous avons des programmations de prestations jusqu’au mois d’août ! Ce qui est assez rare ». Il l’explique par deux facteurs : ceux qui devaient déjà déménager avant le confinement et ceux qui faute de pouvoir voyager cet été en profitent pour planifier leur déménagement pendant cette période. D’ailleurs, il observe à titre personnel un départ d’étrangers de la Principauté, « notamment des Allemands et des Suisses » qui souhaitent revenir dans leur pays. Pour autant, la situation reste contrastée et certaines sociétés ne ressentent pas encore la vigueur de la reprise. C’est le cas notamment de Richard Fontana, directeur général de l’entreprise Fontana Déménagement qui la qualifie de « très molle ». Si la situation reste inédite, tous souhaitent mettre le paquet pour relancer l’activité.
Délia KRIEL
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