Entamés il y a désormais près de trois années, les travaux de construction de Mareterra ont connu quatre phases majeures. Et pour l’ensemble de ces opérations, le recours à des navires-outils s’est imposé pour des raisons techniques mais aussi dans le cadre d’une démarche visant à réduire les effets sur l’environnement d’un tel chantier.
Il aura tout d’abord fallu retirer plus de 600000m3 de sédiments considérés comme impropres à la construction dans les fonds marins. Puis réaliser un remblai d’assise constitué de 1,5 million de tonnes de granulat calcaire. Mais aussi acheminer depuis Marseille et installer 18 caissons de protection. Enfin, remplir le volume situé entre la ceinture de caissons ainsi constituée et « l’ancien » littoral avec 440000m3 de sable. Pour l’ensemble de ces quatre phases, il a été fait appel à des navires-outils spécifiques. Un choix guidé entre autres par la dimension environnementale. En effet, ces immenses unités flottantes ont évité le déploiement de norias de camions dans une région déjà caractérisée par un trafic très dense. Compte tenu des volumes importants acheminés, ces navires ont, de par leur capacité de chargement, également permis de réduire les temps de transport, donc la durée du chantier et ainsi les nuisances potentielles. Enfin, le recours à ces navires a permis de largement limiter la production de gaz à effet de serre (GES). Il est, à ce titre intéressant de noter que les calculs effectués par les spécialistes démontrent que le transport par la mer, ramené à la tonne transportée et au kilométrage parcouru, est six fois moins émetteur de GES que le transport par la route ! Sans oublier que le carburant utilisé pour la propulsion de ces navires est un fuel marin dit léger composé de distillats désulfurisés, donc très pauvre en souffre.
Georges-Olivier KALIFA La Gazette de Monaco
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